« C’était comme Pâques »

« C’était comme Pâques »

Larisa Musina, chrétienne orthodoxe de Moscou, pro-directrice de l’Institut d’éducation Saint Filaret, a participé à la célébration du 20ème anniversaire d’Ensemble pour l’Europe à Augsbourg/Allemagne en novembre dernier. Elle représentait « Orthodoxe Transfiguration Brotherhood ».

Au cours du congrès, on a rappelé la signature historique de la « Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification » du 31.10.1999, le jour de la naissance du réseau œcuménique Ensemble pour l’Europe, l’une des réponses concrètes à la soif d’unité du peuple chrétien.

Nous vous présentons ici des extraits d’un article-interview d’Oleg Glogolev à Larisa Musina dès son retour à Moscou.

« L’évêque luthérien Christian Krause, l’un des deux signataires de la Déclaration en 1999, a assisté à la rencontre de cette année. Il était alors Président de la Fédération Luthérienne Mondiale. Il a dit deux choses importantes. La première, c’est que le chemin vers la Déclaration n’a pas été facile. Il a fallu beaucoup d’efforts pour terminer le XXème siècle sans laisser aux générations futures une division aussi importante. La seconde est qu’il a témoigné d’apprécier beaucoup le travail des Mouvements et des Communautés ecclésiales.

Ce dialogue et les processus associés trouvent leur origine et se développent dans la logique du renouveau de la vie ecclésiale. Il s’agit de maintenir l’authenticité de l’Église chrétienne en développant sa capacité à réaliser sa vocation première dans le monde. Il est intéressant de noter que cette initiative a été prise principalement par les mouvements ecclésiastiques ».

Larisa s’exprime ainsi lors de la soirée solennelle de clôture : « Le soir, nous avons prié ensemble dans l’église luthérienne Sant’Anna, l’église où la Déclaration a été signée. Puis, avec les bougies allumées, nous sommes allés sur la place voisine. Nous avons remercié Dieu pour ses dons, y compris le don de l’unité des chrétiens, où de nombreuses personnes ont donné leur témoignage. Puis, toujours avec les bougies allumées, nous nous sommes dirigés vers la ville. C’était come Pâques. »

Avec la lumière du Ressuscité dans le cœur, les participants sont retournés dans leur pays apporter Dieu au peuple.

Par Beatriz Lauenroth

Source: https://psmb.ru/a/eto-bylo-kak-na-paskhu.html

 

 

La splendeur de l’Europe, ce sont ses peuples

La splendeur de l’Europe, ce sont ses peuples

Préparer le terrain pour la réconciliation

Walter Kriechbaum est pasteur évangélique et secrétaire des YMCA de Munich (Allemagne). Son cœur bat pour l’Europe et il veut vivre la réconciliation. C’est pourquoi il cultive des amitiés en Pologne et en Ukraine au sein du réseau international et œcuménique Ensemble pour l’Europe.

« En tant qu’Allemand, je me trouve souvent face aux cruautés de l’histoire, au cours de mes voyages en Europe de l’Est. Une fois, avec mes amis polonais, je me suis retrouvé sans voix à Loutsk (Ukraine), sur des lieux de commémoration, là où des milliers de Polonais furent cruellement assassinés et, une autre fois, dans un cimetière, au milieu d’un des plus grands champs de bataille de la seconde guerre mondiale. Mes amis m’ont alors demandé de prier pour les morts, en tant qu’Allemand et que membre de l’Église évangélique, pour demander le pardon et la paix pour nos peuples d’Europe. » Walter Kriechbaum a compris que vivre ensemble la réconciliation peut signifier, entre autres, parcourir le chemin de la désolation avec les autres en faisant siennes leurs souffrances. La réconciliation œcuménique implique d’être attentifs aux dons des autres et de susciter l’espace qui leur permettra de les développer. Pour Walter, la souffrance due à l’unité non encore complète semble être une semence pour l’avenir.

La réconciliation ne réclame pas de représentation proportionnelle

Munich 2016 : durant une prière œcuménique pour l’unité de l’Europe, que Polonais et Allemands avaient préparée ensemble, vingt Russes entre soudain dans l’église. Sur le moment, Walter, qui préside la prière avec un ami polonais, ne sait pas comment gérer cette situation inattendue. Puis il demande à une des personnes du groupe russe de s’avancer et d’apporter sa contribution à la prière. Catholiques, protestants, membres des Églises libres et orthodoxes russes reçoivent à la fin la bénédiction donnée par un prêtre polonais du mouvement de Schoenstatt. Walter : « J’ai appris que la réconciliation œcuménique ne demande ni la proportionnalité, ni de reconnaître qui a raison. Jésus-Christ habite dans le cœur de l’autre et, de façon surprenante, fait en sorte que la différence devienne un complément sans être effacée ».

La réconciliation a besoin de confiance

Au cours de ses nombreux voyages à travers l’Europe de l’Est, Walter continue à construire un réseau d’amitiés : « Mais cela demande patience et persévérance. Il faut souvent des années pour que la méfiance disparaisse. J’ai compris que l’expérience œcuménique ‘’de frontière’’ signifie se sentir proches et lointains en même temps et supporter cette tension. Si nous tournons tous notre regard vers Jésus, une proximité intérieure se développe lentement. Elle ne peut pas être forcée, c’est une œuvre de Dieu ». Pour Walter, la confiance réciproque qui en découle fait que l’on peut parler et crée une liberté intérieure.

La réconciliation demande le détachement

« La réconciliation et la concorde œcuméniques ne peuvent être organisées – dit Walter – nous devons chaque fois être détachés et entrer à nouveau dans le kairos de Dieu. Lui seul connaît le juste moment. » Assurément, on peut ouvrir la route à cette attitude. « Ensemble nous réussirons à faire resplendir l’Europe. Sa splendeur, ce sont ses peuples qui sont en chemin vers la réconciliation. » Walter en est convaincu et, chaque jour, vit pour cela.

Beatriz Lauenroth

 

La mairie d’Augsbourg – un lieu historique

La mairie d’Augsbourg – un lieu historique

Les 20 ans d’Ensemble pour l’Europe, du 7 au 9 novembre 2019, à Ottmaring et à Augsbourg

En 2019, Ensemble pour l’Europe revient en Allemagne, au Centre œcuménique d’Ottmaring / Augsbourg, là où son histoire a débuté en 1999. Des responsables et des représentants de divers Mouvements et Communautés catholiques, protestants, anglicans, des Églises libres et orthodoxes se réunissent au niveau européen pour faire le point de la situation et se tourner vers l’avenir.

Le vendredi 8 novembre, une réception officielle pour les « Amis d’Ensemble pour l’Europe » est prévue à la mairie d’Augsbourg. C’est dans ce lieu historique que la ville veut honorer l’initiative internationale.

La « Salle d’or »

Le cœur de l’hôtel de ville d’Augsbourg est la « Salle d’or », construite entre 1615 et 1620 par Elias Holl. Avec ses portails imposants, ses fresques et son magnifique plafond à caissons, la « Salle d’or » était déjà au moment de sa construction un fleuron de la décoration artistique d’intérieur. La salle doit son nom aux riches ornements dorés qui en décorent l’intérieur.

Prix de la Paix d’Augsbourg – gagnants du prix interconfessionnel

Dans cette salle, en 1998, le jour de la fête de la Paix d’Augsbourg, Chiara Lubich a reçu ce prix pour la paix en raison de son engagement au niveau mondial dans le domaine de l’œcuménisme. Ce prix, qui existe depuis 1985, rend hommage à des personnalités qui ont apporté une contribution particulière à la coexistence ouverte et pacifique des cultures et des religions. Il a été attribué entre autres au rabbin Levinson, au pape Schenuda III de l’Église copte, à l’ancien président fédéral allemand Richard von Weizsäcker et à l’ancien chef d’État de l’URSS, Mikhail Gorbatchev. En 2017, cette prestigieuse reconnaissance a été remise au Secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale, Martin Junge.

« Oberer Fletz »

A l’étage situé sous la « Salle d’or » se trouve le célèbre « Oberer Fletz » – une salle au style caractéristique – où se tient le conseil municipal d’Augsbourg les jours ouvrables. C’est là que, le 9 novembre, se réuniront les participants au congrès annuel des « Amis d’Ensemble pour l’Europe ».

Beatriz Lauenroth