par Ada Guazzo | Juin 15, 2021 | 2021 Journée de l'Europe, Actualités, Expériences, réflexions et entretiens, Italie
Une interprétation innovante de la relation entre écologie et économie a été proposée par le professeur Luigino Bruni, lors du zoom de la célébration de la Journée de l’Europe 2021 en Italie.
Luigino Bruni est professeur d’économie politique à la LUMSA de Rome, professeur à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano (Florence), Directeur Scientifique de l’Économie de François et Président de l’École d’Économie civile.
Son exposé portait sur l’analyse de l’économie européenne, à partir des racines chrétiennes, la réflexion sur quelques impulsions positives dérivant de la tragédie de la pandémie, le protagonisme actuel des jeunes qui ont transmis une nouvelle espérance et la stimulation d’un engagement personnel qui allie l’amour pour la Terre et l’amour pour l’Homme.
L’interprétation de Joël 3,1 est invitante : « Vos fils et vos filles prophétiseront (réaliser de grands projets), vos vieillards auront des songes (croire en un monde meilleur) ». Si les personnes âgées savent encore rêver, les jeunes prophétiseront.
Ici la transcription de sa contribution (traduction de l’italien)
09 05 2021 EpE Prof. L. Bruni – ecologie integrale, economie solidaire
Sur Youtube il y a aussi la vidéo (en italien). Cliquez ici>>
Photo: L.Bruni https://www.edc-online.org / Nature: K.Brand
par TogetherforEurope | Juin 12, 2021 | 2021 Journée de l'Europe, Actualités, Autriche, Expériences, réflexions et entretiens
71 ans d’Europe. Que voyons-nous aujourd’hui pendant que les États européens et le monde entier luttent avec les conséquences de la pandémie ?
C’est par cette question que la professeure autrichienne Petra Steinmair-Pösel introduit son discours lors de la conférence zoom organisée à Graz à l’occasion de la Journée de l’Europe 2021. Elle cite la Déclaration de Schuman du 9 mai 1950 : « La paix du monde ne peut être préservée sans des efforts créatifs proportionnés à l’ampleur de la menace ». Ces mots, dit Steinmair-Pösel, sont encore valables aujourd’hui et posent la question de savoir quels efforts créatifs notre génération devrait faire aujourd’hui.
Steinmair- Pösel nous invite à franchir la triple étape de « voir- évaluer- agir ». « Voir » les grands défis d’aujourd’hui : Pandémie, peur de l’autre et donc construction de murs défensifs. « Évaluer » : de quoi l’Europe a-t-elle besoin aujourd’hui ? Steimmair-Pösel parle ici de la nécessité du dialogue, qui peut changer la vie aujourd’hui. Et enfin « Agir », qui signifie : dialoguer dans le silence intérieur, avec le respect de l’autre et la volonté d’apprendre de lui.
Le dialogue, selon Steimair-Pösel, est la base personnelle et culturelle qui permet de trouver ensemble de nouvelles solutions de manière créative, en établissant la confiance mutuelle et en initiant une action de coopération. Cela crée les conditions « d’une confrontation qui nous unit tous ».
La transcription du discours est disponible dans la langue originale (allemand), en anglais et en italien:
2021 05 08 MfE Österreich Dr. Steinmair-Pösel – Ein Gespräch das uns alle zusammenführt
2021 05 08 TfE Austria -Steinmair-Poesel – A conversation that brings us togehter
2021 05 08 Steinmair-Pösel – Un confronto che ci riunisce tutti
Foto: https://petrasteinmairpoesel.wordpress.com
par TogetherforEurope | Déc 18, 2020 | Actualités, Expériences, réflexions et entretiens
Noël approche à grands pas. Cette année sera extraordinaire à bien des égards car l’humanité est encore aux prises au COVID-19. Dans un geste sans précédent, le Pape François avait prié sur la place Saint-Pierre pour la fin de la pandémie le 27 mars 2020. Les paroles de l’Évêque de Rome semblent aujourd’hui plus actuelles que jamais.
Herbert Lauenroth, membre du Comité d’Orientation international d’Ensemble pour l’Europe (EpE), avait formulé une introduction empathique aux paroles du Pape pour la soirée de prière de la rencontre des « Amis d‘EpE » du 14.11.2020. Sa perspective nous amène « à nous consolider dans notre intériorité (…) sans pour autant nous enfermer dans notre chez moi ou dans notre identité ». (Le texte complet avec les intercessions est disponible en bas de page pour le téléchargement).
Le Seigneur est bienveillant et miséricordieux, lent à la colère et d’une grande fidélité. Le Seigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres (Ps 145). Ces paroles du psalmiste nous introduisent dans cet espace de Dieu, d’un Dieu qui voudrait être reconnu et imploré dans toute sa passion, sa com-passion, sa patience et sa miséricorde, dans la fidélité de son amour de Créateur à toutes ses créations et à la création entière qui est toujours « fidélité créative », « fidélité à l’avenir ».
Nous nous rangeons autour de cet homme frêle, vêtu de blanc, un peu perdu, égaré sur l’immense place Saint-Pierre vide, sous une pluie se déversant sans interruption d’un ciel triste sur ce soir du 27 mars. Nous tournons notre regard, plongé dans le sien, vers la « Ville éternelle », qui, dans toute sa splendeur, semble vide, abandonnée, enfermée dans ses apparences historiques, dans ses monuments, ses mausolées, ses musées, ses fonctions, ses palais, ses lieux de culte, ses rues et ses places désertes ; nous nous rangeons autour de cet homme seul, vêtu de blanc, en qui nous reconnaissons l’Évêque de Rome, et donc notre frère. Mais ce soir, il est aussi un berger sans son troupeau, a last man standing ( un dernier homme debout). Avec lui, nous donnons une visibilité à la communion dans le Christ ; avec lui, nous implorons la Présence réelle du Seigneur : au milieu de nos communautés, de nos diverses dénominations, nations, affiliations ethniques et culturelles, au milieu de nous, au milieu du monde, et ce faisant, nous « disons du bien » avec le Pape François, – « urbi et orbi » – la ville de Rome et toutes les villes, nos pays et toute l’Europe, une Europe qui regarde au monde entier.
Oui, nous nous rangeons autour de l’Évêque de Rome, que nous reconnaissons comme notre frère, poussés par l’expérience du COVID-19 à donner une visibilité à la Communauté Chrétienne, une communauté qui, en ce temps de pandémie, se caractérise comme une expérience de Co-immunité ; une communion qui naît – paradoxalement – des prescriptions et des expériences d’un « distancement social ». En ces temps de communion mondiale croissante, cette crise nous rappelle brutalement la nécessité de nous consolider dans notre propre intériorité, dans notre propre Église, famille, vocation, histoire personnelle – sans toutefois nous enfermer dans notre chez moi ou dans notre identité. C’est seulement ainsi que nous redécouvrons notre véritable racine, notre appartenance commune : celle d’être frères (et sœurs) tous (et toutes), égaux du fait d’être uniques, intimement liés à des êtres absolument distincts : tous frères et sœurs en Christ !
Nous nous déployons alors comme une communauté de prière pour faire écho aux paroles du Pape François, et pour les charger de sens et d’efficacité ; des paroles adressées à Dieu, au nom du peuple de Dieu, par l’intercession de Jésus, de Jésus au milieu de nous, de Jésus abandonné au Père, dont la miséricorde et la com-passion nous ont été rappelées par les paroles du psalmiste.
Le Seigneur est bienveillant et miséricordieux, lent à la colère et d’une grande fidélité. Le Seigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres (Ps 145).
2020 11 14 Amis d’EpE online – Priere du soir, Herbert Lauenroth
par Koni Brand | Sep 10, 2020 | Actualités, Expériences, réflexions et entretiens
« La partition est écrite au ciel ; écoutons ensemble l’Esprit Saint et faisons ce qu’il nous dit ». C’est ce que Chiara Lubich a souligné au début d’Ensemble pour l’Europe (EpE). Un programme auquel les initiateurs d’EpE se sont consacrés sans réserve. Après Chiara (1920-2008) et Helmut Nicklas (1939-2007), Sœur Anna Maria aus der Wiesche (1952-2020) et l’année dernière le Père Michael Marmann (1937-2019) sont récemment arrivés à destination.
C’étaient des personnes si profondément enracinées dans leur Église et leur Communauté qu’elles pouvaient en toute confiance se laisser guider par l’Esprit dans l’immensité d’EpE. C’est à leur témoignage courageux, à leur confiance et à leur sagesse qu’EpE doit son existence et sa réalisation.
Sœur ANNA MARIA AUS DER WIESCHE, Communauté Christusbruderschaft Selbitz – une femme qui, dans sa douceur, était rebelle, déterminée et prophétiquement douée [1].
Gerhard Pross, du Comité d’Orientation d’EpE, écrit :
Le 31 août 2020, Sœur Anna-Maria nous a quittés. Plein de gratitude, je pense aux 20 années pendant lesquelles elle a contribué à façonner EpE. Avec Thomas Römer et moi-même, elle a animé la « Rencontre de responsables évangéliques » en Allemagne en 2000, où Chiara Lubich et l’Évêque Ulrich Wilckens ont ouvert la voie au grand événement de réconciliation entre les confessions lors de cette rencontre. Outre sa naissance le 31.10.1999 à Ottmaring, ce fut une heure fondamentale pour EpE et sa mission d’unité. Dès le début, Sœur Anna-Maria a été impliquée dans le Comité d’Orientation d’EpE, modérant conjointement les grands Congrès de Stuttgart en 2004 et 2007, ainsi que le moment de la réconciliation entre les Eglises lors de l’événement de Munich en 2016.
Sœur Anna-Maria avait un talent inné pour le leadership. La clarté et la capacité d’intégration faisaient autant partie d’elle qu’une vision spirituelle précise. Un de ses dons était l’amour des personnes, avec la proximité qu’elle ressentait pour l’individu et en même temps avec la vision d’ensemble. Son don à Dieu, son amour pour l’Église et sa vie pour l’unité ont façonné ses pensées et ses actions. Avec une grande attention, elle observait les signes des temps et était toujours prête à écouter ce qui était important en ce temps-là. Son oui à la vie, sa joie et son rire étaient contagieux. Sœur Anna-Maria laisse un grand vide. Nous la garderons dans nos cœurs avec gratitude pour ce que nous avons reçu à travers elle.
P. MICHAEL MARMANN – homme de communion, fort et libre [2]
« Nous pensons que ce processus en cours en Europe est un clair signe des temps. Et les signes des temps sont les voix de Dieu. Le christianisme ne peut pas être seulement une superstructure religieuse, mais il doit prendre la personne dans sa globalité », déclarait le père Marman à la veille de la première manifestation d’EpE à Stuttgart en 2004.
En 1991, il est élu Supérieur Général des Pères de Schoenstatt et est en même temps Président du Présidium Général du Mouvement. À ce titre, il était également un pionnier dans l’ouverture à l’œcuménisme et à la communion entre les Mouvements des différentes Églises. « Il y avait en lui une ouverture naturelle pour une plus grande communion entre les Mouvements spirituels, en particulier dans le réseau « Ensemble pour l’Europe » (…) dans la ferme conviction que l’unité des Eglises et leur réveil est une condition décisive pour un nouveau lien de vie entre le monde autonome et fragmenté et son origine infinie ». [3]
P. Heinrich Walter, a vu en lui une attention et une sympathie « prophétique« , « j’entends « prophétique » comme réponse à un défi d’aujourd’hui qui va au-delà des attentes, réalise des synergies et met en route des processus inattendus »[4] . Ce fut également le cas après la veillée de Pentecôte avec Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre en 1998, lorsque le Père Michael s’est immédiatement mis d’accord avec Chiara Lubich, Andrea Riccardi, Salvatore Martinez et Frances Ruppert (Cursillos) pour former le premier noyau de la communion souhaitée par le Pape entre les nouveaux Mouvements et Communautés. Déjà l’année suivante, le cercle s’élargissait avec les membres des Communautés de l’Église Évangélique Luthérienne : c’était la naissance de « Ensemble pour… » !
Afin de transmettre aux membres des Mouvements la forte expérience que leurs dirigeants respectifs avaient faite entre eux, une réunion s’est tenue à Munich en 2001. Devant environ 5000 personnes, Chiara a proposé de sceller un pacte d’amour réciproque. Les premiers à être d’accord furent Helmut Nicklas et le père Michael Marmann. Ce « pacte » est devenu la base de tout ce qui s’est développé depuis lors dans l’engagement commun. Merci, Père Michael !
Pour plus d’informations, voir le vidéo-story >>
Compilé par Cornelia Karola Brand, Secrétariat international d’EpE
[1] De la lettre de condoléances d’Herbert Lauenroth, Ottmaring
[2] cfr. Ekklesia, n.4 (2019/3), S.51-53
[3] Nécrologie de P. Theo Breitinger, Provincial des Pères de Schoenstatt, février 2019.
[4] cfr. Ekklesia, n.4 (2019/3), S.51-53
par Heinrich Brehm | Août 4, 2020 | 2020 Journée de l'Europe, Actualités, Expériences, réflexions et entretiens
« Ensemble pour l’Europe » a reçu une lettre du Président du Parlement européen, David Maria Sassoli. Il souligne combien les valeurs européennes communes sont nécessaires pour la gestion des crises. Le Président est heureux de rester en contact avec le réseau.
Dans une lettre adressée au « Ensemble pour l’Europe » (EpE), le Président du Parlement européen, David Maria Sassoli, remercie le réseau œcuménique pour son service au continent européen. Il observe que les Pères fondateurs de l’Europe avaient clairement à l’esprit que le projet politique EUROPA ne pouvait fonctionner que s’il se nourrissait également d’une spiritualité vécue. « Les valeurs européennes communes, telles que convenues par les États membres lors de la signature des traités de l’UE, sont plus nécessaires que jamais pour surmonter les crises, notamment l’actuelle pandémie COVID-19 », déclare M. Sassoli.
Combattre les tentations égoïstes et nationalistes
Le président souligne combien il apprécie toutes les initiatives qui « stimulent le débat public sur les questions civiles ». L’intention du Parlement européen et l’engagement du « Ensemble pour l’Europe » voient « une approche commune fondée sur la solidarité et l’idéalisme ». La crise COVID-19, la nécessité d’une plus grande écologie et les relations de l’Union européenne avec les citoyens des pays tiers arrivant sur son territoire « sont autant de questions qui ne peuvent être abordées sans combattre les tentations égoïstes et nationalistes ».
Encouragement pour les prochaines étapes
Le réseau œcuménique considère cette lettre d’appréciation comme un encouragement pour les prochaines étapes. La lettre de Bruxelles souligne que la prière et les actions pour l’Europe, comme celles relatives au 9 mai, contribuent de manière importante à son unité.
Heinrich Brehm / Beatriz Lauenroth
Lettre du Président du Parlement européen David-Maria Sassoli à Ensemble pour l’Europe, 9 juillet 2020
par Sr. Nicole Grochowina | Mai 7, 2020 | 2020 Journée de l'Europe, Actualités, Expériences, réflexions et entretiens
La Journée de l’Europe 2020 et le Pape François
Depuis six semaines nous sommes en route ensemble. Durant un parcours de prière commun, nous nous sommes imprégnés de la Parole de Dieu et de notre réflexion sur l’Europe (2016). Nous nous sommes souvenus de tous les pays européens dans la prière. Au premier plan se trouvait le désir d’être tous unis et de façonner l’Europe par la force de la prière.
9 mai 2020, la Journée de l’Europe
Notre chemin nous mène maintenant au 9 mai 2020, la Journée de l’Europe. Elle devrait être une journée de rencontre entre les Communautés, les Mouvements et les pays. Mais cette année, la pandémie du Covid 19 nous empêche de nous rencontrer concrètement à l’église, sur les places des villes, dans des réunions conviviales, pour des conférences et pour des prières.
Cela ne signifie pas que les activités de cette journée sont annulées, au contraire: une grande créativité s’exprime dans les conférences digitales, les prières, les groupes de discussion et de dialogues en ligne entre Communautés, Mouvements et représentants politiques, qui qui sont initiés, par exemple, à Utrecht, Graz, Rome, Lyon et Esslingen. Les frontières linguistiques et nationales sont franchies pour réfléchir ensemble sur l’Europe et pour mettre le continent en prière.
Lettre du Pape François
Les événements du 9 mai seront sous la bénédiction papale, puisqu’une lettre du Pape François est arrivée au secrétariat d’Ensemble pour l’Europe à Rome le 22 avril 2020. Le Pape nous remercie pour notre lettre du 12 avril 2020 et nous exhorte au service du bien commun, service inspirés par les valeurs de solidarité, de paix et de justice. Il prie pour nous et envoie à tous la bénédiction apostolique.
Lettre Secrétariat d’Etat, Pape François, 22 avril 2020
Sr. Nicole Grochowina, Christusbruderschaft Selbitz
Photo Pape François: Pixabay/Manfred Kindlinger