Un anniversaire en communion
« C’est pour moi une grande joie d’être ici aujourd’hui, à rendre témoignage de l’œuvre de l’Esprit Saint qui sème l’unité parmi des disciples de Jésus.
L’Esprit Saint, selon les paroles de Martin Luther : ‘’appelle toute la chrétienté sur la terre, la rassemble, l’éclaire, la sanctifie et la maintient en Jésus-Christ, dans l’unique vraie foi’’.
Aujourd’hui, à Lund et à Malmö, nous expérimentons le miracle moderne de l’Esprit Saint, comme les disciples en ont fait l’expérience dans ma ville natale de Jérusalem, il y a deux mille ans. Aujourd’hui, tandis que nous nous réunissons pour exprimer notre espérance d’unité, nous nous rappelons la prière sacerdotale du Christ : « que tous soient un […], afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17,21). Remercions le Dieu Un et Trine parce que nous sommes en train de passer du conflit à la communion. La rencontre historique d’aujourd’hui envoie au monde entier ce message : les engagements religieux poursuivis avec force peuvent amener à une réconciliation pacifique au lieu d’apporter davantage encore de conflits dans notre monde déjà tourmenté. Quand des membres d’une religion travaillent à l’unité et à la réconciliation, la religion peut promouvoir la prospérité de toutes les communautés humaines. […] »
Extrait du discours de l’évêque Munib Younan, président de la Fédération luthérienne mondiale, Lund (Suède), 31-10-2016
Un anniversaire en communion – Commémoration du 500e anniversaire de la Réforme
Dans un article paru dans l’Osservatore Romano (17/01/2017), le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, explique le sens de la commémoration commune entre catholiques et luthériens du cinquième centenaire de la Réforme.
Le cardinal Koch rappelle la prière œcuménique du pape François à Lund (Suède), le 31 octobre 2016, avec l’évêque Munib Younan, président de la Fédération mondiale luthérienne (LWB), à l’occasion de la commémoration de la Réforme. La prière historique « n’a pas toujours été accueillie avec gratitude, elle a aussi rencontré critiques et oppositions. Du côté catholique, on a craint une dérive protestante du catholicisme. Du côté protestant, on a parlé de trahison de la Réforme ». Au lieu de cela – fait observer le cardinal Koch – la commémoration de cet anniversaire « se présente aux deux parties comme une invitation bienveillante à dialoguer sur ce que les catholiques peuvent apprendre de la Réforme et sur ce que les protestants peuvent tirer de l’Église catholique comme enrichissement pour leur propre foi », en dépassant toute partialité et polémique.
Martin Luther « ne voulait absolument pas la rupture avec l’Église catholique ni la fondation d’une nouvelle Église, mais il avait à l’esprit le renouveau de la chrétienté tout entière dans l’esprit de l’Évangile. […] Le fait qu’à ce moment-là son idée de réforme n’ait pas pu se réaliser est dû pour une bonne part à des facteurs politiques ».
La commémoration de 2017 – souligne encore le cardinal – doit donc être comprise « comme une invitation à revenir à la préoccupation originelle de Luther » à la lumière de trois concepts-clefs : la gratitude pour les 50 années d’intense dialogue entre catholiques et luthériens, un repentir public accompagné d’une purification de la mémoire historique, et l’espérance qu’une commémoration commune de la Réforme puisse permettre « d’accomplir de nouveaux pas vers une communion ecclésiale engageante. Cette dernière doit demeurer l’objectif de tout effort œcuménique et c’est donc aussi précisément ce que doit viser la commémoration de la Réforme. Après 500 ans de division, après avoir vécu pendant une longue période en mode opposé ou parallèle, nous devons apprendre à vivre les uns avec les autres en étant liés plus solidement, et nous avons à le faire déjà aujourd’hui ».
( résumé de Beatriz Lauenroth )
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