La joie d’être européens

La joie d’être européens

Il semble que les jeunes ne sont pas très intéressés par le futur de l’Europe. Est-ce que c’est vrai selon toi?

Selon moi, ce n’est pas vrai. Il y eu a beaucoup qui s’y intéressent, mais ils restent dans l’ombre. On ne voit que ceux qui ne veulent pas que l’Europe soit unie. Ils veulent nous séparer et faire en sorte que chaque Pays  vive pour son propre compte. Et ce sont eux qui sont les plus actifs par rapport à ceux qui veulent l’Europe unie. Et ça, ce doit être un changement important pour chacun de nous qui sommes pro-Européens et pour l’Europe unie.

Comment vois-tu l’Europe dans le cadre de la politique mondiale de ce jour?

L’Europe doit faire preuve d’un grand exemple de démogratie, d’unité et de coopération réciproque. Elle doit prouver que la meilleure façon de vivre, c’est la démogratie.

Le 9 mai, aura lieu la commémoration de la « Journée de l’Europe ». Qu’est-ce que cela signifie pour toi? Comment voudrais-tu que les européens la célèbrent ?

Pour moi, c’est une date importante. C’est une journée au cours de laquelle tout le monde devrait célébrer le fait que nous vivons en paix, tout au moins dans la plus grande partie de l’Europe. Peut-être que certains ne descendront pas dans la rue pour faire la fête – chacun trouvera la façon qui lui conviendra pour le faire, mais chacun devrait sentir la joie d’être un citoyen européen.

Si tu étais le Présicent de la Commission Européenne (c’est-à-dire si tu avais des fonctions de responsabilité et de décisions), qu’est-ce que tu mettrais comme priorité sur ton agenda, pour maintenir et stimuler l’union des peuples de l’Europe ?

Tout d’abord, je dirais à tout le monde que nous sommes tous égaux face à la loi et que nous avons les mêmes droits en tant qu’habitants de l’Union Européenne. Dans les Pays qui font partie de l’Union Européenne depuis peu d’années, les habitants ne voient pourtant  que des différences. Il en résulte que l’Ouest se développe, alors que l’Est reste en arrière. Sur mon agenda, serait écrit: dire aux citoyens de l’UE que nous sommes tous également importants et nécessaires.

L‘Europe a-t-elle un futur ? Quelle contribution voix-tu , par exemple, de la part de l’Église et des Mouvements / des Comunautés chrétiennes?

L’Europe a un énorme avenir !  L’Europe est très importante pour le monde et elle doit être un exemple. Elle doit prouver qu’elle est unie (ce qui est le côté le plus difficile) et elle doit prouver qu’elle est capable d’accepter tout le monde.  La contribution des Églises et des Mouvements doit être celle de prouver à tout le monde que nous ne sommes pas des  « hypocrites », que nous ne disons une chose mais en faisons une autre. Nous devons nous ouvrir aux autres et les accepter. Et cela est valable non seulement pour les immigrés qui viennent de Payx hors de l’UE, mais aussi à l’intérieur de celle-ci : ne pas faire de sifférences entre les personnes de l’Est de l’UE et celles de l’Ouest de l’UE.

Que penses-tu des tendances populistes? Ne vaudrait-il pas mieux marcher ensembles? Mais, comment…?

Cette question est l’une des plus difficiles en ce moment. Nous avons vu, au cours des dernières années, que presque dans tous les pays de l’Union Européenne (et non seulement) ont été élus des partis politiques qui ont eu du succès avec une propagante populiste. Cela a eu lieu au Slovachie aussi. Et ce n’était pas uniquement un parti politique. Au  cours des derniers jours de fébrier 2018, ils ons assassiné, en Slochavie, un journaliste avec sa fiancée. Un garçon de 27 ans. Il était en train d’écrire qu’il y avait un lien entre la gouvernement (différents partis polutistes) et la mafia. De nombreux Slovaques ont décidé de marcher ensemble, de protester et de prouver qu’ils ne veulent plus ce polutisme. Mais, ensembles. En paix, sans violance. Ayant peur, mais sans rage. Cela peut être un exemple sur  comment  « communiquer ensemble ». S’unir non seulement en tant qu’habitants d’une cité, d’un Pays, mais en tant qu’habitants de l’Union Européenne. Comme citoyens européens.

Tomas Angelovic, Slovacchia, 27 ans; Études de sciences politiques ; aussi cours d’études à l’université de Sophia à Loppiano (Italie).

Mettre en commun les ressources

Mettre en commun les ressources

Le 9 mai est la « Journée de l’Europe ». Qu’est-ce qui te vient à l’esprit à propos de cette date ? Comment voudrais-tu que les Européens célèbrent cette journée ?

Je vois cette journée comme l’opportunité pour les pays d’Europe d’oser démarrer des actions transnationales. Il n’y a pas besoin pour cela de programme particulièrement élaboré, mais par exemple un jeu qui aiderait à se connaître et à trouver ce que nous avons en commun au-delà de nos différences. II faudrait peut-être un « lieu de dialogue » informel. L’objectif serait atteint si déjà on ressentait le lien qu’il y a entre nous.

Si tu étais présidente de la Commission européenne, quelles priorités pour la cohésion de l’Europe mettrais-tu dans ton agenda ?

Aucune frontière entre les pays. Là où on peut voyager facilement, on se sent vite à son aise. L’hospitalité de son propre pays pour accueillir les autres serait un début important pour une compréhension et une appréciation réciproques. J’essayerais de mettre en évidence les avantages et enrichissements d’une Europe « ouverte ». Cela demanderait des exemples concrets et des petits résultats déjà obtenus à faire connaître.

L’Europe a-t-elle un avenir ? Quelle contribution vois-tu, par exemple, de la part des Églises et des Mouvements et Communautés spirituelles ?

Ouverture et transparence ! Si l’Église communique ouvertement à propos de son utilisation de l’argent, de ses actions, etc. elle aidera les citoyens à avoir davantage confiance. Si on reconnaît à l’Église un rôle unificateur, on peut penser qu’elle contribue aussi à faire tomber les frontières dans le cœur des gens. Réaliser des initiatives pour les jeunes, créer des espaces où peuvent se rencontrer les personnes du lieu et les migrants, sans lancer des programmes pour les réfugiés, mais pour mettre en lumière la multiplicité des pays et la variété des personnes. L’Europe a un avenir si les personnes commencent à comprendre que chacun peut être une ressource pour l’autre, à cause justement de sa différence. Il suffit d’utiliser de façon juste les compétences et capacités.

Comment vois-tu l’Europe dans le contexte politique mondial actuel ?

Il y a déjà eu beaucoup de choses de réalisées en Europe. C’est un cadeau de pouvoir voyager dans plusieurs pays à l’intérieur de l’Europe et de profiter de collaborations qui ont permis les échanges d’étudiants et l’année sociale de volontariat. Ces expériences devraient être portées à la connaissance de tous, pour que les citoyens des différents pays puissent se rendre compte de ce trésor. L’Europe devrait communiquer davantage sur ses aspects positifs. Nous avons en général une sécurité financière plus stable et une bonne couverture sociale. Est-ce qu’on ne devrait pas être reconnaissants de ce que nous avons déjà.

Il semble que les jeunes se préoccupent peu de l’avenir de l’Europe. Qu’est-ce que tu en penses ?

Mon expérience en tant que jeune, c’est qu’on est un peu écrasés par tout ce qui se passe dans le monde. La politique n’intéresse que quelques-uns, qui sont déjà engagés d’une façon ou d’une autre. Il y a dans le monde beaucoup de problèmes que les jeunes ne peuvent pas résoudre (du moins c’est ce qu’ils pensent) et par conséquent ils s’engagent plus facilement là où des résultats sont immédiats et visibles. La politique est souvent trop compliquée et emploie parfois un langage non accessible à tous. On devrait inciter davantage les jeunes à s’intéresser à la politique, dans la perspective de pouvoir changer quelque chose.

Que penses-tu des tendances populistes ? Ne vaudrait-il pas mieux cheminer ensemble ?

Vu qu’aujourd’hui nous sommes dominés par le capitalisme (je parle de l’Allemagne), il est quasiment impossible qu’il n’y ait pas de tendances populistes. On tend seulement à obtenir toujours plus de profit sans tenir compte des plus faibles. Les personnes qui ne visent que le profit ne trouvent aucun profit à venir en aide aux plus faibles, parce que cela demande du temps, du travail et de la sueur. La classe moyenne est en train de disparaître et le fossé entre riches et pauvres s’élargit. Un vivre ensemble serait possible, mais on doit comprendre qu’on peut aussi trouver du profit avec des personnes qui ont moins d’habileté. Ce profit sera peut-être inférieur, mais on y gagnera en relations humaines, en santé, en valeurs… Il faut avant tout comprendre que si on ne pense qu’à soi, on n’arrivera plus à être heureux. Des personnes qui ont moins, mais qui peuvent compter l’une sur l’autre, ont trouvé un trésor précieux.

Katharina Pinzer, 24 ans, éducatrice, vit à Nuremberg (Allemagne)

L’urgence d’une culture européenne

L’urgence d’une culture européenne

Si tu étais président de la Commission européenne (c’est-à-dire si tu avais des fonctions de responsabilité et de décision), quelles seraient les priorités sur ton agenda pour maintenir et développer l’union des peuples européens ?

La réforme la plus urgente à mettre en œuvre au niveau européen n’est assurément ni politique ni économique, mais culturelle. C’est-à-dire qu’il faudrait une information capillaire sur le fonctionnement des institutions européennes, on devrait financer massivement des programmes qui interrogent notre choix d’être ensemble et la portée historique de l’expérience d’intégration européenne. On doit investir dans le domaine artistique et culturel (musique, art, cinéma) en visant surtout un public jeune. On doit en fait créer une conscience et un sentiment d’appartenance des citoyens à l’Union.

L’Europe a-t-elle un avenir ? Quelle contribution vois-tu, par exemple, de la part des Églises et des mouvements et communautés chrétiennes ?

Les communautés chrétiennes peuvent être un des fondements sur lesquels se greffera le projet européen dans l’avenir. Le message de communautés implicite dans le christianisme, son aspect de solidarité sociale, la responsabilité civile qui accompagne la croissance spirituelle dans la religion chrétienne est à la base même de notre « être ensemble » et de nous trouver unis dans la diversité. L’Europe est née de grands hommes d’État qui partageaient cet esprit de fraternité et c’est une dimension que nous devons redécouvrir.

Federico Castiglioni (Rome, 17/11/88). Diplômé en Sciences politiques avec félicitations du jury à l’Université Rome 3 et actuellement doctorant en Études européennes à la même université. A publié plusieurs articles de vulgarisation et scientifiques, en italien et en anglais, toujours sur des thèmes liés à l’actualité européenne ou au rôle de l’Union Européenne dans le monde. Est responsable des relations externes des Jeunes Fédéralistes Européens (JEF Italy).  

Être « pour » l’Europe

Être « pour » l’Europe

« S’émerveiller de la puissance de l’Esprit de Dieu pour notre temps ».  Dès le début, le cardinal Walter Kasper a accompagné et soutenu le cheminement d’Ensemble pour l’Europe. Lors du dernier Congrès, le 30 juin 2016 à Munich, il a partagé ce qui lui tient à cœur.  

Chers amis, c’est merveilleux d’être de nouveau avec vous, et encore plus merveilleux de voir ce que vous êtes devenus depuis Stuttgart 2004. Le rêve d’alors commence à devenir une réalité. L’Esprit de Dieu est puissant pour notre temps. Nous avons des raisons de rendre grâce.

1.   Notre rêve a commencé à Augsbourg le 31 octobre 1999. Les chrétiens protestants et catholiques ont déclaré officiellement et conjointement : ensemble nous confessons que Jésus-Christ est notre salut. Beaucoup ont prétendu que cette déclaration ne signifiait rien et qu’elle est restée sans suite. Non, elle n’est pas restée sans suite. Vous êtes cette suite, votre mouvement en est le fruit. Le pape Jean-Paul II avait raison. Cette déclaration a été un jalon déterminant.

Un jalon est une étape sur le chemin, pas le but. La prochaine étape est déjà devant nous : en automne 2016 à Lund, en octobre 2017 à Wittenberg. Il y a encore des sceptiques. Nous disons : 500 ans de séparation, ça suffit ! Cela ne peut pas rester comme ça. Ce serait trahir Jésus-Christ et une honte devant le monde si nous nous en tenions seulement à de belles paroles sans effet.

Nous avons un rêve, mais nous ne sommes pas des rêveurs. Nous savons que l’œcuménisme est une manifestation de l’Esprit Saint dans l’Église. On peut compter sur Lui. C’est lui qui a été l’instigateur du mouvement œcuménique. Il le conduira à son aboutissement. L’unité dans la diversité réconciliée est possible. Dites aux experts de la séparation qui font des réserves : « Nous sommes des experts de l’unité ». Nous l’avons expérimentée : déjà aujourd’hui, elle est possible, bien plus que vous ne pensez ! Chacun peut se lever, chacun peut changer sa façon de penser.

2.  L’unité de l’Église est d’autant plus importante qu’aujourd’hui l’Europe est en danger. « Ensemble pour l’Europe » est plus important qu’avant. Dans cette situation très critique de l’Europe et du monde il ne s’agit pas de nous. Le mot le plus important dans votre programme est « pour ». Ensemble « pour » l’Europe.

Quand j’étais jeune, après le désastre de la deuxième guerre mondiale, l’Europe représentait un projet de paix pour nous les jeunes. Des ennemis allaient devenir amis. Cela a donné 70 ans de paix et de prospérité, plus longtemps que nos ancêtres avaient jamais rêvé connaître. Ce n’est pas un rêve, c’est la réalité, c’est notre avenir. Voilà que maintenant les fantômes d’un égoïsme national, que l’on croyait enterrés depuis longtemps, sortent de leurs tombes et répandent la peur et la terreur.

Chacun de nous aime son pays, sa langue et sa culture. Nous ne voulons pas le nivellement. La diversité de l’Europe est sa richesse. Mais l’amour de la patrie n’a rien à voir avec le nationalisme qui exclut et marginalise, qui construit des murs et des clôtures. L’amour de la patrie est ouvert, il se laisse enrichir et veut enrichir les autres. Par contre, celui qui remonte le pont-levis va bientôt mourir de faim lui-même.

Le processus de paix européen continue. Le pape François dit que l’Europe est en chantier. L’Europe n’a jamais été terminée, elle a toujours été en chantier. Il a toujours été sa force d’intégrer d’autres cultures : les Celtes, les Germains, les Normands, les Slaves, et les Musulmans que nous ne rencontrons pas aujourd’hui pour la première fois.

Après la chute du mur de Berlin, nous avons laissé éclater notre joie, avec des espoirs de communications sans frontières, de démocratie universelle, de droits de l’homme universels. Maintenant, on est arrivé à un autre rendez-vous avec la mondialisation. Les problèmes du monde viennent chez nous. Ce ne sont pas des chiffres abstraits, ce sont des personnes avec des visages. Ce sont des enfants de Dieu. Ils nous posent de nouveaux challenges. Oui, nous devrions construire des ponts. Les ponts ne nivellent pas les fossés, ils créent des chemins au-dessus des fossés. Nous devrions être bâtisseurs de ponts et artisans de paix.

Le rêve du vivre ensemble de tous les chrétiens et du vivre ensemble pour l’Europe continue. Des tâches nouvelles se présentent : nous devrions montrer l’attrait du christianisme à ceux qui arrivent chez nous, montrer qu’être un chrétien est une belle chose. En tant que chrétiens, nous ne pouvons le faire qu’ensemble, protestants et catholiques, si nous mettons de côté nos différences.

Est-ce possible ? Oui ! En tant que chrétiens, nous croyons en la résurrection et en la puissance de l’Esprit de Dieu. Nous croyons que la vie est plus forte que la mort et l’amour plus fort que la haine. Qui d’autre que nous, chrétiens, est appelé à être témoins de l’espérance pour un nouveau vivre ensemble des chrétiens et en Europe ? Jésus-Christ est au milieu de nous, il nous montre le chemin. Son Esprit est avec nous. Ce n’est pas le temps de la peur, c’est le temps de l’espoir.

Cardinal Walter Kasper, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens

Télécharger ici :  EpE Munich 2016 – Impulsions de conversation sur le discours du Cardinal W. Kasper du 30 juin 2016, Sr. Nicole Grochowina

L’espérance a-t-elle un avenir ?

L’espérance a-t-elle un avenir ?

On ne compte plus les recherches faites du point de vue religieux, social ou culturel sur l’avenir de notre continent. L’année européenne du patrimoine culturel y porte elle aussi un grand intérêt. Les Mouvements et les Communautés ont-ils une contribution spécifique à apporter ?

Extrait du discours de Michael Hochschild : « La réconciliation avec l’avenir », Ensemble pour l’Europe, Munich, 1er juillet 2016

L’espérance a-t-elle un avenir ou bien notre monde s’est-il empêtré sans espoir dans des crises et des problèmes ? Si l’avenir a encore une chance, comment devrions-nous le nommer, ce nouveau monde ? Et n’aurait-t-il pas besoin du soutien de forces créatives émanant de la société, et même des religions ?

1. L’avenir a besoin d’espérance, si nous ne voulons pas rester englués dans la crise permanente actuelle et céder au désespoir.
2. L’avenir n’a pas seulement besoin de beaucoup d’espérance, mais le monde que nous espérons a aussi besoin d’un autre nom que celui de moderne, car l’évolution de la société moderne est sérieusement compromise et nous souffrons de multiples crises d’orientation. Si l’avenir doit être différent, au bout d’un développement vers quelque chose de meilleur, il y a la société dite post-moderne.
3. S’il en sort à la fin quelque chose de meilleur, cela dépend aussi de nouvelles forces créatives culturelles. C’est ici que pèse dans la balance la contribution des nouveaux Mouvements spirituels et aussi des nouveaux Mouvements sociaux. Avec leurs idéaux élevés, ils visent toujours un avenir et anticipent déjà en vue de celui-ci une partie du programme de la société et des Églises. Bref, ils montrent déjà aujourd’hui ce que pourrait être demain.

Les défis sont au nombre de deux : d’une part, nous sommes plongés dans une crise profonde du système de la société moderne. Il ne suffit plus maintenant de s’adapter en continu aux nouvelles situations : un changement radical de la civilisation moderne est en marche et exige de nous une nouvelle façon de penser et d’agir.
Le deuxième défi réside dans les nouveaux Mouvements spirituels eux-mêmes : leur foi, leur engagement et tout spécialement leur confiance sont extrêmement utiles sur le chemin qui nous conduira hors de la crise, parce qu’ils sont créateurs de cette nécessaire confiance en l’avenir. Mais les nouveaux Mouvements doivent se reconnaître comme des forces culturelles créatives plus fortement qu’ils ne l’ont fait jusqu’à présent et se comporter en conséquence. En un certain sens, ils doivent devenir davantage des Mouvements avec engagement social.

Il faut aujourd’hui regarder vers l’avant, autrement dit : se réconcilier avec l’avenir.

Les nouveaux Mouvements sociaux et encore plus les nouveaux Mouvements spirituels sont vraiment faits pour cela. Les visions de l’avenir leur appartiennent comme la carte d’adhésion à une organisation. Les Mouvements ne proposent pas seulement des alternatives concrètes pour d’autres orientations de vie, mais surtout ils élargissent des chemins étroits, aplanissent les difficultés. Voici l’exemple d’un individu moderne : à cause de cela, il se développe à nouveau en lui une personne sociale, ou religieuse, selon le Mouvement, avec des liens et des responsabilités dans son milieu de vie concret.

A cet égard, les nouveaux Mouvements spirituels doivent montrer qu’en tant que Mouvements spirituels, ils ne sont jamais seulement spirituels, mais ont toujours une portée sociale et qu’ils puisent dans la foi leur force créative culturelle. Alors ils dépassent même les nouveaux Mouvements sociaux, parce qu’ils ne se limitent pas comme eux à des thèmes spécifiques mais qu’avec Dieu et le monde, ils ont une portée illimitée. « L’Ensemble » des Mouvements spirituels et de leurs Églises est décisif pour cela : seule une Église réconciliée peut apporter une contribution crédible à la réconciliation. Cependant, un « Ensemble pour l’Europe » ne sera pas suffisant pour une réconciliation avec l’avenir. C’est un « Ensemble » pour le monde entier de demain qui est nécessaire.

Prof. Dr. Michael Hochschild, directeur de recherche et professeur de la pensée postmoderne sur Time-Lab Paris / Institut d’Etudes et de Recherches postmoderne; a étudié l’éducation, la sociologie, la philosophie, la psychologie et la théologie à Hambourg, Francfort et Bielefeld.

Lire le discours intégral : 2016 07 01 EpE Munich – M. Hochschild sur la réconciliation avec l’avenir>>